Comment le web a changé en 10 ans et le futur du web

8 juillet 2022 — Innovation

Vous vous souvenez quand vous préfériez lancer vos recherches web sur Lycos ? Ou quand vous regardiez vos vidéos sur Dailymotion ? On a tous des souvenirs d’anciens usages sur le web, qui ne sont plus d’actualités, car le web est en constante évolution, et on adore être nostalgique parfois !

Mais alors, si on regarde dans l’autre direction, quel pourrait être le futur du web ?

D’ailleurs, peut-on seulement le prédire ? Après avoir lu cet article de 2010 Comment imaginez-vous le web dans 10 ans ?, j’en suis à peu près convaincu !

L’évolution des usages du web

Le web entre dans le domaine public

En 1991, Tim Berners-Lee permet d’associer les liens hypertextes avec un format de documents universels liés entre eux, avec le premier site web (encore accessible ici).

Deux ans après, le CERN inscrit dans le domaine public les programmes essentiels au web, soit le navigateur, le serveur et une bibliothèque de code. Avant ça, le web était quasi réservé aux chercheurs et aux laboratoires. Résultat : le nombre de serveur et de site web explose !

A cette époque, l’utilisation du web était limité dans le temps et dans les lieux. Et puis son utilité pouvait être remise en cause 😉

Les moteurs de recherche

Le nombre de sites web est passé de 10 sites en 1992, à 130 en milieu d’année 1993, puis 2.700 en 1994. La barre d’un million de sites web est alors dépassée en 1997.

Pour faire face à l’augmentation du nombre de sites web, les premiers annuaires ont été mis en place. L’un des plus connus est Yahoo! apparu en 1994. Seulement, cette façon de faire a rapidement été dépassée par le développement des premiers moteurs de recherche (JumpStation, Lyos, Altavista…). Ils consistent à associer un robot pour découvrir de nouveaux sites et un système d’indexation pour faciliter les recherches. Google écrasera ensuite ses concurrents par la pertinence de ses résultats !

C’était l’age d’or de la publicité invasive, avec ses pop-ups intempestive ! Les sites web présentait leur compteur de visites et leur livre d’or 🙂 Les premiers sites ecommerce font figure d’ovnis !

Les réseaux sociaux

L’émergence des réseaux sociaux a été précédée par une multitude d’usages de plus en plus participatifs, les messageries instantanées (ICQ, Live Messenger…) et les blogs. L’arrivée des premiers réseaux sociaux (Friedster, MySpace…) a permis de regrouper de nombreuses fonctionnalités et lier plusieurs usages. Au point de se placer au coeur du web : avec presque 3 milliards d’utilisateurs actifs mensuels, Facebook est probablement la porte d’entrée vers le web pour la plupart d’entre nous !

Ah la belle époque, ça wizz et ça poke à fond ! Les entreprises s’adaptent aussi en proposant des services après-vente en ligne, et en gérant leurs commentaires et leur e-reputation.

Le web mobile

Les sites web se sont adaptés aux usages du public et à la diffusion massive des smartphones. Aujourd’hui, la majorité des internautes parcourent le web à partir d’un téléphone mobile, et l’adaptation des sites est toujours en cours (soyons honnêtes!). Ce qui est sûr, c’est que l’accès à l’information depuis notre poche a modifié nos façons de faire et de penser !

De manière concomitante, la place des vidéos s’est élargie sur le web. On créé, on édite, on partage si facilement à partir de son smartphone !

Comment le design web a changé en 10 ans

L’évolution du design web et des interfaces de sites web est saisissant quand on essaie de comprendre l’évolution du web. Prenons 4 exemples emblématiques entre 2009 et 2019 :

google 2009
google 2019

L’apparence des pages (ici sur Google) est plus simple et mieux dirigé vers l’usage attendu.

youtube 2009
youtube 2019

L’information est bien mieux hiérarchisée entre contenu essentiel et optionnel (ici sur YouTube).

amazon 2009
amazon 2019

Les photos ont plus d’importance que les textes et les liens (ici sur Amazon).

ebay 2009
ebay 2019

Les menus de navigation sont mieux pensés (ici sur eBay).

Mais alors, quel est le futur du web ?

Le web 3.0

NFT, Blockchain, Métavers, Intelligence Artificielle, Internet des Objets, Finance Décentralisée (DeFi)… nombreux sont les termes qui découlent du web 3.0. Leur point commun est la décentralisation et fait écho à la mainmise de ces dernières années des GAFAM sur le web.

Les caractéristiques du web 3.0 sont :

  • la décentralisation : ce n’est plus une autorité centrale qui le contrôle, mais les personnes qui l’utilisent elles-mêmes. On pourrait le qualifier de Web « démocratique » : en faisant partie d’une blockchain, vous contribuez à son fonctionnement. Donc pour faire une modification sur le protocole, une validation de tous les utilisateurs est nécessaire.
  • la sécurité : l’architecture distribuée, notamment utilisé dans les blockchain, élimine les points centraux de défaillance de sécurité, comme sur les serveurs des propriétaires des plateformes.
  • la liberté : une publication est inaltérable, et personne ne peut la censurer. Certes, sur le plan éthique, cela pose des questions sur la lutte contre les discriminations ou la haine…
  • la propriété des données : chacun possède ses propres données et partage ce qu’il souhaite. Même pour réaliser une transaction financière, vous n’avez pas besoin de divulguer d’informations personnelles, seulement d’un numéro de portefeuille chiffré. Cela révolutionne l’exploitation des données clients (nom, mail, numéro de téléphone…) par les e-commerçants.
  • les cryptomonnaies : l’argent s’échange sans aucun intermédiaire et sans restriction alors que, hors du Web 3.0, les transferts, notamment internationaux, sont coûteux et nécessitent des services tiers.

De quoi révolutionner nos usages en tant que clients et en tant qu’entrepreneurs !

Futur du web : les alternatives décentralisées déjà existantes
Pour ceux qui doutent de la diffusion du web 3.0, plusieurs alternatives existent déjà !

Mais malgré ces principes révolutionnaires, les freins existent du fait de l’hégémonie encore actuelle des GAFAM et de la frilosité des politiques gouvernementales. En effet, les termes mentionnés dans ce début de paragraphe sont connus depuis plusieurs années par nombreux d’entre nous, et pourtant, combien en sont adeptes ?

Les nouveaux usages possibles

Plus légèrement, on peut imaginer le futur du web par la continuité de ce qui existe déjà et qui pourrait simplement être amélioré :

  • la fin des temps de chargement, grâce à des connexion à très haut débit (5G, réseau satellites, généralisation de la fibre optique)
  • l’accès instantané à internet, en s’affranchissant des connexions rébarbatives à un réseau wifi par exemple
  • les recherches et navigations vocales, de manière à s’adapter à l’usage des assistants comme Alexa ou Google Home. Plus globalement, l’accès à internet sans ordinateur sera plus répandu avec la propagation des objets connectés.
  • la réalité augmentée, pourquoi pas pour visualiser en contexte un produit qu’on souhaite acheter
  • les expériences et les narrations immersives : les mises en page sous forme de grilles pourraient disparaître pour laisser la place à une véritable histoire, pour emmener le visiteur d’un point A à un point B le long de la visite d’un site.
  • les hébergements plus écologiques (j’espère)

Petit bonus : En 2017, Jacques Mattheij a (très bien) écrit un billet de blog sur le web de 2050, à glacer le sang !

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